La “Geneva initiative” sur le développement des capacités en matière de politique numérique
Nous vivons au cœur de la transformation numérique et à la veille de changements encore plus profonds de la société induits par le progrès technologique.
Le développement technologique s’accélère à un rythme exponentiel. L’intelligence artificielle (IA), la robotique, la réalité augmentée et le big data font de la science-fiction notre réalité sociale. Les nouvelles technologies vont créer de nouvelles opportunités en même temps qu’elles créent de nouveaux risques pour la société.
La Geneva Initiative sur le développement des capacités en matière de politique numérique (l’Initiative de Genève) promeut des solutions innovantes de développement des capacités pour saisir les opportunités du numérique et en atténuer les risques.
L’Initiative de Genève est le résultat des Geneva Digital Talks (octobre – décembre 2017), des discussions en ligne dans lesquelles les parties prenantes ont poursuivi le dialogue sur les politiques, et la recherche sur les politiques numériques. L’Initiative de Genève s’appuie sur les 25 années d’expérience de DiploFoundation en matière de renforcement des capacités dans les domaines de la diplomatie et des politiques numériques, de la gouvernance de l’Internet et de la cybersécurité.
La Geneva Initiative se concentre sur les principaux besoins en matière de capacités dans le domaine de la politique numérique, et propose des moyens de répondre à ces besoins. Elle suggère également qui peut assurer le développement des capacités dans l’écosystème numérique de Genève.
Développement des capacités en matière de politique numérique : Besoins et réponses
Recommandations : séances d’information régulières pour les décideurs politiques ; promotion d’une couverture médiatique informée et dynamique ; développement de matériel vidéo et d’infographies attrayants destinés à des publics ayant différents niveaux d’expertise dans le domaine numérique ; mises à jour régulières sur les développements politiques pour les décideurs politiques, les spécialistes de l’information et le grand public.
Recommandations : Faciliter le dialogue entre les communautés techniques, sécuritaires et politiques sur des défis spécifiques en matière de cybersécurité ; sensibiliser les communautés techniques et politiques à leurs travaux respectifs par le biais de processus de consultation et d’échanges en ligne ; promouvoir des exemples de réussite concernant l’utilisation efficace de solutions technologiques pour résoudre les problèmes de cyberpolitique.
Activités recommandées : Promouvoir des perspectives “trans-silo par conception” parmi les acteurs ; s’assurer que les événements incluent une large représentation des perspectives (c’est-à-dire la participation de représentants du gouvernement, de la société civile, des entreprises, des communautés d’utilisateurs finaux et des universitaires – en particulier des juristes et des économistes – dans les débats sur le commerce électronique) ; soutenir les “passeurs de frontières” (qui peuvent comprendre plusieurs contextes professionnels) et sont capables et désireux de travailler au-delà des silos ; développer des dictionnaires inter-silo afin de s’assurer que la terminologie ne constitue pas un obstacle à la communication entre les différents silos.
Recommandations : Développer les capacités institutionnelles de suivi, de collecte et de traitement des données ; renforcer la recherche universitaire et politique liée aux systèmes de mesure ; faciliter la communication entre les communautés universitaires et les experts et les décideurs politiques ; mettre en œuvre les indicateurs existants et en développer de nouveaux pour les développements numériques.
Recommandations : Développer une approche globale et intergouvernementale de la cyberpolitique en impliquant toutes les institutions publiques et les parties prenantes concernées ; faciliter le développement de la capacité des institutions qui devraient contribuer à l’élaboration d’accords, de normes et de règles internationaux et, sur demande, faciliter leur mise en œuvre au niveau national ; accroître la “cohérence politique verticale” en renforçant la coopération entre les Nations unies et les instances régionales, par exemple pour les normes informatiques et les mesures de confiance ; fournir une formation aux diplomates et aux autres fonctionnaires gouvernementaux.
Activités recommandées : Cartographie des principaux mécanismes de résolution des litiges, allant des solutions traditionnelles (tribunaux, arbitrage) aux solutions innovantes ; organisation de sessions de brainstorming avec des experts de la résolution des litiges et des communautés en ligne ; réalisation de tests de stress pour la résolution innovante des litiges par le biais d’exercices de simulation (introduction possible dans l’enseignement des universités et des institutions académiques) ; encouragement du développement de permanences juridiques en ligne visant à aider les citoyens et les organisations à protéger leurs droits en ligne, allant de l’exécution des contrats à la protection de la vie privée en passant par les cas de diffamation.
Recommandations : Améliorer les capacités des mécanismes techniques, juridiques et diplomatiques pour répondre aux demandes de coopération et de dialogue transfrontaliers en cas d’attaque ; renforcer les capacités de surveillance, de réaction et d’atténuation basées sur la communication et la coopération entre les entités et les parties prenantes nationales et internationales ; organiser des exercices, des simulations et des essais à l’échelle nationale, régionale et internationale, avec la participation de plusieurs parties prenantes, afin de développer, de contrôler et d’exercer les plans et les procédures d’intervention d’urgence.
Recommandations : la recherche sur les rôles et les responsabilités dans divers domaines de la politique numérique ; la simplification des discussions entre les parties prenantes sur la façon dont chaque partie voit à la fois ses propres rôles et responsabilités et ceux des autres.
Recommandations : Surveiller les fractures numériques ; élaborer de nouvelles politiques qui favoriseront les intérêts des groupes vulnérables ; développer les capacités de participation des communautés fragiles, afin de promouvoir et de protéger leurs intérêts dans les négociations numériques ; promouvoir le développement de contenus dans différentes langues ; assurer une participation en ligne efficace et inclusive aux principaux forums d’élaboration des politiques.
Recommandations : Engager les départements universitaires de philosophie et de sciences sociales dans des recherches sur les aspects éthiques des développements numériques ; organiser des “cafés philo numériques” qui abordent des questions telles que la protection des valeurs humaines fondamentales à l’ère numérique et l’impact de l’IA et d’autres développements sur le libre arbitre et la liberté de choix ; développer un nouveau langage et une nouvelle terminologie pour relever les défis éthiques et philosophiques posés par l’IA et d’autres nouvelles technologies.
Approches et méthodes pour le développement des capacités en matière de politique numérique
La Geneva Initiative promeut un développement des capacités innovant qui va au-delà de l’offre de formation vers une approche plus holistique et plus complète, garantissant une croissance numérique durable et efficace, conformément à l’esprit de l’Agenda 2030. L’Initiative de Genève propose les approches et méthodes suivantes pour élaborer et mettre en œuvre un développement des capacités en matière de politique numérique qui soit inclusif, habilitant et durable.
Recommandations : Cartographie des principaux mécanismes de résolution des litiges, allant des solutions traditionnelles (tribunaux, arbitrage) aux solutions innovantes ; organisation de sessions de brainstorming avec des experts de la résolution des litiges et des communautés en ligne ; réalisation de tests de résistance pour la résolution innovante des litiges par le biais d’exercices de simulation (introduction possible dans l’enseignement des universités et des institutions académiques) ; encouragement du développement de permanences juridiques en ligne visant à aider les citoyens et les organisations à protéger leurs droits en ligne, allant de l’exécution des contrats à la protection de la vie privée en passant par les affaires de diffamation.
Sorties
Depuis le lancement de la “Geneva Initiative” en décembre 2017, plusieurs activités menées par les partenaires ont adopté les recommandations et les approches, telles que suggérées par cette initiative.
Les activités suivantes ont eu lieu en 2018. Pour chaque activité, l’impact décrit correspond aux besoins et réponses identifiés par la Geneva Initiative.
- Digital Commerce (Genève, janvier – mars 2018), dispensé en partenariat avec le Centre du commerce international (CCI), la Consumer Unity & Trust Society (CUTS International), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Et la DiploFoundation. Ce cours s’est déroulé du 29 janvier au 7 mars 2018, avec un taux d’achèvement de 100 %.
- Internet Governance and Digital Policy (New York, avril – mai 2018), dispensé en coopération avec la Mission permanente de la Suisse auprès de l’ONU à New York et la DiploFoundation.
- Data Diplomacy (Berne, avril – juin 2018), soutenu par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de la Suisse.
- Digital Policy and Diplomacy (Genève, octobre – décembre 2018), délivré avec DiploFoundation, en coopération avec la République et l’État de Genève, l ‘Université de Genève, et le Centre Sud.
Les cours ont rassemblé des acteurs de différents groupes de parties prenantes pour discuter de questions liées à la politique numérique. La méthodologie incluait l’utilisation d’outils innovants, et utilisait une technique d’apprentissage mixte (apprentissage en ligne et en face à face). Les approches identifiées par l’Initiative de Genève ont été utilisées tout au long de ces cours. D’autres cours sont prévus pour 2019.
Impact de l’activité
Les cours ont servi à :
- Sensibiliser aux domaines spécifiques de la transformation numérique (Réponse 1)
- Faciliter le dialogue entre les gouvernements et les acteurs non gouvernementaux pour surmonter les silos politiques (Réponse 3)
Impact de l’activité
L’activité permet de :
- Promouvoir les responsabilités partagées des gouvernements, des entreprises et des utilisateurs en matière de développement numérique (Réponse 8)
Impact de l’activité
Les Data Talks servent à :
- S’attaquer aux silos dans la politique numérique, en utilisant les données comme la connexion qui relie le travail des organisations internationales (réponse 3).
- Sensibilisation et partage des meilleures pratiques sur la façon de surmonter les problèmes liés aux données (Réponse 4)
- Développer les capacités institutionnelles pour aborder les questions de politique numérique (Réponse 5)
Impact de l’activité
Les Initiatives servent à :
- Assurer une participation effective et inclusive aux principaux processus politiques, et promouvoir la participation par le biais de différentes langues (Réponse 9)
La Geneva Initiative sur le développement des capacités en matière de politique numérique est une initiative de la République et de l’État de Genève, de digitalswitzerland, de la Geneva Internet Platform et de la Confédération suisse.
La Geneva Initiative invite les individus et les institutions du monde entier à contribuer au développement des capacités pour un monde numérique inclusif, habilitant et durable. Elle a été lancé lors du 12e Forum sur la gouvernance de l’Internet, à Genève, le 20 décembre 2017.
Pour la participation à la Geneva Initiative et et obtenir des informations complémentaires, envoyez un courriel au Dr Stephanie Borg Psaila, responsable par intérim de la Geneva Internet Platform (stephaniep@diplomacy.edu) ou M. Michael Kleiner, État de Genève (michael.kleiner@etat.ge.ch).